Mindhunter – Saisons 1 & 2

Une série aussi dure qu’elle est intéressante

mindhunter_saison_2Mindhunter est une série co-produite (entre autres) par David Fincher et Charlize Theron, le premier s’étant lancé dans ce projet après que la seconde lui ait fait lire le livre Mindhunter : Dans la tête d’un profileur de John E. Douglas, ex-agent du FBI et un des inventeurs des techniques de profilage des tueurs en série, dont les shows et films policiers américains nous ont rendu familiers au fil des années. L’intérêt pour ce sujet n’a d’ailleurs rien d’étonnant de la part de Fincher, puisqu’il a déjà réalisé deux excellents longs-métrages sur le sujet, Seven et Zodiac. La saison 1 (10 épisodes) est disponible depuis 2017 sur Netflix, la saison 2 (9 épisodes) depuis le 16 août 2019. Fincher a déclaré avoir l’intention de proposer 5 saisons. Signalons que la durée des épisodes est à géométrie variable : certains font environ 35 minutes, d’autres dépassent 1h10 !

La série suit trois personnages, deux agents du FBI et une psychologue, qui vont créer, à partir de rien, une méthodologie pour classifier ce qui ne s’appelle pas encore les tueurs en série (terme qu’ils vont inventer) déjà emprisonnés, et surtout pour être capable, à partir de ces données, de prédire les actions ou le profil de ceux qui ne sont pas encore sous les verrous. Ce trio de protagonistes, bien qu’il ne porte pas les noms des vrais agents spéciaux ou de l’experte qui ont été impliqués dans les véritables événements, est cependant totalement modelé sur eux. Ainsi, Holden Ford (joué par Jonathan Groff) est basé sur l’auteur du livre sur lequel s’appuie la série, John E. Douglas, tandis que Bill Tench (incarné par l’acteur Holt McCallany) correspond au pionnier des sciences comportementales du FBI, Robert K. Ressler, et que le personnage de Wendy Carr, la psy jouée par Anna Torv, est l’équivalent d’Ann Burgess, professeur d’une université privée de Boston qui a aidé à la mise en place des protocoles.

En deux mots, il s’agit vraiment d’une très grande série, qui ne sera cependant visible que si vous avez le cœur bien accroché : elle ne joue pas vraiment sur le gore, mais en revanche, elle est riche en interviews de tueurs en série célèbres (je vais en reparler), qui n’épargnent rien au spectateur en matière de violences physiques ou sexuelles. Et lorsqu’on sait que tout est réel… Bref, à réserver à un public capable d’encaisser une telle horreur verbale et psychologique, qui sera cependant récompensé par une série en tous points (ou presque) parfaite. Lire la suite

The boys – Saison 1

Sanglant, cynique, profond, touchant, et… drôle ! 

the_boysThe boys est une série dont la première saison a débarqué il y a quelques jours sur Prime Video, et qui avant même sa mise en ligne, a déjà été renouvelée pour une seconde (et disons-le tout de suite, c’est totalement mérité et justifié). C’est une série de super-héros, mais disons-le clairement, à part à la rigueur le film Watchmen, elle n’a presque rien à voir (en tout cas en terme de ton et de violence, voire de gore) avec le reste de la production ciné / TV dans ce domaine. Comme l’image ci-contre l’évoque, elle est tirée d’un comic, mais d’après les spécialistes dans le domaine, elle a su s’en démarquer sur la forme (souvent provocatrice un peu puérilement) pour en conserver l’essentiel, à savoir l’esprit.

À condition de ne pas être allergique à la violence, au sexe et au gore, The boys est un show à ne rater sous aucun prétexte, que ce soit sur le plan des œuvres de super-héros (où elle constitue sans conteste une nouvelle référence, désormais) ou sur celui, plus large, des séries, car c’est, à mon sens, clairement la sortie de l’année (en tout cas, ce ne sont pas les shows de SF récents de Netflix, Nightflyers ou l’à-peine moins mauvais et lui aussi très récent Another Life qui risquent de lui faire concurrence !). Lire la suite